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Webinar #Foodtech : ce que vous avez loupĂ© ! đŸœ

Actualités

17 Apr 2020 · Rédigé par Henri Garnier

ThĂšme :

Nous recevions 3 experts de la #Foodtech pour discuter de l'impact de la crise sur leur activité : essor de la livraison à domicile, Drives saturés, nouveaux usages des Français et digitalisation du secteur de la grande consommation.

Nos intervenants Ă©taient :

  • Audrey Ferrante, Directrice gĂ©nĂ©rale de Marmiton.org
  • Alban Schleuniger, Directeur Marketing Digital chez Groupe Casino
  • Paul LĂȘ, CEO de La Belle Vie, « l’épicerie 2.0 »

Impacts du confinement

Chez Groupe Casino :

  • +900% d’inscrit sur le site Monoprix.fr
  • Le Drive + la livraison sont passĂ©s de 7 Ă  10% du volume des ventes
  • Avant la crise, 25% de la clientĂšle du groupe Ă©tait dĂ©jĂ  digitalisĂ©e : le recentrage sur les canaux digitaux avec la disparition des canaux offline s’est fait sans encombres pour ces clients.
  • Augmentation des usages de l’application : paiement sans contact via app dans plus de 200 magasins.
  • L'avance technologique du groupe leur permet une grande agilitĂ© dans la crise.

Chez La Belle Vie :

  • 300% de croissance par mois.
  • PassĂ©s de 500 Ă  2000 livraisons par jour avec le confinement.
  • 6,000 rĂ©fĂ©rences disponibles.
  • Ont rĂ©cemment triplĂ© la taille de leur entrepĂŽt.
  • Venaient d'embaucher le 100Ăšme employĂ©.

Chez Marmiton :

  • Pics historiques de trafic : jusqu’à 3,5 M de VU / jour.
  • Records prĂ©cĂ©dents : habituellement les 24 dĂ©cembre jusqu'Ă  1M VU / jour.
  • Partenariat avec des enseignes de livraison et dĂ©veloppement de la mise en panier : suivi des consommateurs de la recette jusqu’à l’achat.
  • S’adapter aux recettes et produits de saison.

Quelques chiffres Ă  retenir :

  • En 2017 l'activitĂ© Drive reprĂ©sentait 5% de la consommation totale des français. Avant la crise c'Ă©tait 7% et depuis le 16 mars, 9% : c'est +2% en 30 jours, ce qui est Ă©norme et se compte en milliards d'euros d'achats (Alban).
  • 55% des amĂ©ricains ont fait leurs courses en ligne en mars, contre 36% en moyenne il y a deux ans et un tiers de ces 36% on fait leur premier achat de courses en ligne dans les 30 derniers jours (Simon).
  • La livraison en moins d’une heure est devenue un standard Ă  Paris (Paul).
  • Peu de diffĂ©rence entre paniers moyens physique et online, en revanche les français stockent plus en pĂ©riode de confinement : +140% d’achats de farine par exemple (Alban).
  • Les français tournent en moyenne avec 9 recettes repas par an (Audrey).

Retranscription : 

Simon : Bonjour à tous les trois je vous invite à vous présenter et briÚvement nous décrire comment vous vivez la situation chacun de votre cÎté dans le contexte actuel.

Audrey : Je suis en charge de la direction gĂ©nĂ©rale de la marque Marmiton, online et offline. L’objectif de Marmiton est de promouvoir la culture de la cuisine maison. Face Ă  la situation il a fallu que nous nous organisions trĂšs rapidement. Nous avons mis en place des mesures de tĂ©lĂ©travail permanent, chĂŽmage partiel et avons totalement rĂ©organisĂ© nos contenus mĂ©dias afin qu’ils soient plus adaptĂ©s Ă  la situation avec une rubrique spĂ©ciale confinement.

Alban : Je m’occupe du Marketing Digital pour le groupe Casino et mon rĂŽle est d’accompagner la transformation digitale au sein du groupe. Mon objectif est de changer l’expĂ©rience utilisateur en magasin, notamment via la dĂ©matĂ©rialisation des programmes de fidĂ©litĂ© avec nos applications mobiles etc. Nous utilisons essentiellement le digital pour faire venir plus de clients dans nos magasins. Concernant la situation actuelle, nous sommes plutĂŽt bien prĂ©parĂ©s au tĂ©lĂ©travail et pour nos magasins le challenge est de bien former notre personnel, Ă  rĂ©pondre aux besoins des clients tout en Ă©liminant les risques sanitaires.

Paul : Le projet avec La Belle vie est de remettre les français en cuisine en apportant de l’inspiration avec des kits recettes. On est un service de livraison de courses trĂšs rapide - en moins d’1h sur Paris, moins de 3h en Île de France. Notre service connaĂźt une forte hausse de frĂ©quentation suite au confinement et mĂȘme si nous Ă©tions bien approvisionnĂ©s en masques et gels pour nos salariĂ©s, quelques mesure supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© mises en place : prise de tempĂ©rature du personnel avant d’entrer dans l’entrepĂŽt, port du masque et des gants, distance de sĂ©curitĂ© etc..

Simon : Alban, pouvez-vous nous expliquer ce que vous avez mis en place avant et qui vous permet de gĂ©rer la situation aujourd’hui ?

Alban : Cela fait plusieurs annĂ©es que nous poussons nos clients Ă  se crĂ©er des comptes en ligne. DĂ©jĂ  avant le confinement nous avions la possibilitĂ© de communiquer avec 25% d’entre eux.

Avec la perte de nos supports offlines nous nous sommes donc recentrĂ©s sur les outils digitaux que nous avions Ă  disposition pour communiquer, notamment les notifications push. Ce canal nous a permis d’informer sur les dispositifs mis en place pour continuer Ă  accueillir les clients : adaptation des horaires, gestes barriĂšres, protection des hĂŽtes de caisses. C’est un outil puissant qui vient rĂ©compenser ce que nous avons bĂąti sur le digital.

Aussi, beaucoup de clients passent au format appli car il permet de limiter les contacts en magasin et de payer avec son smartphone. Aujourd’hui plus de 200 de nos magasins sont Ă©quipĂ©s de portiques permettant de faire ses courses en totale autonomie via l’app.

Simon : Audrey, de votre cÎté, qu'est-ce que vous faites pour faire se rejoindre les audiences colossales de Marmiton avec le service d'acteurs comme le Groupe Casino ou La Belle Vie ?

Audrey : Notre record historique se situe en gĂ©nĂ©ral autour du 24 dĂ©cembre avec environ 1M de visiteurs uniques par jour. C’est une pĂ©riode conviviale oĂč les gens ont envie de cuisiner.

En ce moment nous sommes sur un moyenne de 3 Ă  3.5M de visiteurs uniques par jour.

Nous devions lancer en mars la “Mise en panier” afin de faire la jonction entre ces deux moment fort que sont le choix de la recette et le moment des courses. Notre objectif de demain est d’accompagner les français de la recherche d’une recette jusqu’à une mise en panier chez des distributeurs.

Nous sommes en train de mettre en place des partenariats (ndlr: les participants mentionnent des entreprises comme Jow et FlyMenu) pour mettre en avant les recettes les mieux notĂ©es du site puis faire sa liste de courses et non l’inverse. Le challenge est de permettre aux français de varier leur alimentation - sachant qu’ils tournent avec 9 recettes en moyenne dans l’annĂ©e

Simon : Paul, une Ă©tude annonce que 55% des amĂ©ricains ont fait leurs courses en ligne en mars (contre 36% en moyenne il y a deux ans). On voit que la livraison en ligne draine des usages massifs, comment est ce que tu vois Ă©voluer ton secteur d’ici deux ans ?

Paul : Je suis Ă©videmment assez positif sur le futur. La Belle Vie a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e suite Ă  une frustration : que la livraison domicile devrait ĂȘtre bien meilleure pour s’adapter aux personnes qui en ont le plus besoin, les urbains.

Les plateformes comme les nĂŽtres changent un peu le paradigme des courses en ligne.

Nous avons un grand catalogue mais nous donnons Ă©galement de l’inspiration Ă  nos utilisateurs avec nos recettes.

L'enjeu actuel se situe sur le plan logistique : nous tentons d’ĂȘtre agile et de nous adapter le plus vite possible Ă  la demande croissante avec les livraisons et avons rĂ©cemment triplĂ© notre taille d’entrepĂŽt.

Alban: Je rejoins Paul. MĂȘme pour un groupe comme Casino, la gestion de toute la chaĂźne logistique est un enjeu clef, et encore plus actuellement. La livraison c’est le nerf de la guerre et c’est ce qui fait qu’Amazon parvient Ă  se faire une excellente place grĂące Ă  son service qui est l’un des meilleurs.

Simon : Alban, oĂč en sera la grande distribution d’ici 2/3 ans ?

Alban : Il est indispensable que nous nous adaptions. Avant le confinement le drive ou la livraison Ă  domicile reprĂ©sentaient 7% du volume d’affaire. Aujourd’hui, plus de 9%.

Monoprix a connu une croissance de 900% du nombre d’inscription online. Plus d'une centaine de milliers de commandes par semaines.

Nous avons ouvert un entrepĂŽt Ă  Fleury MĂ©rogis. Il permettra d’absorber post-crise la croissance du e-commerce alimentaire et d’effectuer Ă  terme plusieurs dizaines de milliers de commandes par semaine sur RĂ©gion Parisienne. Il a dĂ©butĂ© ses premiĂšres livraisons le 18 mars dernier, et le Groupe est mobilisĂ© pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©ploiement du service Monoprix Plus afin de servir le plus de franciliens possibles le plus rapidement, en priorisant les personnels soignants et personnes Ă  risque exposĂ©es au COVID-19

Pour Franprix nous avons crĂ©Ă© des “dark stores” (magasins fantĂŽmes : points de vente uniquement destinĂ©s aux achats en ligne) afin d’augmenter le maillage local et rĂ©duire les dĂ©lais de livraison. Nous mettons en place plus de partenariats avec les livreurs comme Deliveroo pour Franprix ou UberEats pour Casino.

Ces tendances sont rĂ©vĂ©latrices. Une fois le confinement terminĂ©, l’enjeu sera de fidĂ©liser ce 10% de la population qui aura testĂ© au moins une fois le drive ou la livraison. Certains vont rester sur ce mode de livraison et il faudra leur offrir une expĂ©rience aussi riche que satisfaisante. Jusqu’à prĂ©sent nous avons reçu beaucoup de tĂ©moignages positifs.

Simon : Il va y avoir un “aprĂšs” du secteur des restaurants. Certains ne passeront pas la crise. On assiste Ă  l’explosion des "darks" ou "cloud kitchen" qui ne produisent que pour la livraison. Peut-on s’attendre Ă  ce que les centres villes soient redessinĂ©s par ces nouvelles tendances ?

Alban : On ne peut ĂȘtre dĂ©finitif. Ce sont nos enseignes de proximitĂ© qui ont le plus progressĂ© derniĂšrement - on y voit le plus de nouveaux clients. Les Franprix sont presque conçus comme des restaurants, avec des tables pour dĂ©jeuner, des rĂŽtisseries
 ce sont devenus des lieux de snackings.

Les enseignes de la grande distribution ont Ă©galement un rĂŽle social Ă  jouer : pour certains le supermarchĂ© reprĂ©sente l’une des seules sorties de la semaine et le seul moyen d’avoir une conversation physique pour les personnes isolĂ©es.

Simon : Est ce que de nouvelles pratiques sont susceptibles d’émerger suite Ă  la situation actuelle ?

Audrey : Nous assisterons sans doute Ă  une meilleure apprĂ©ciation de ce que la nature peut nous proposer, Ă©galement dans les villes oĂč l’on voyait dĂ©jĂ  l’émergence de potagers urbains. En plus de cuisiner eux-mĂȘmes, les gens auront plus Ă  coeur de participer Ă  la production des denrĂ©es qu’ils consomment tous les jours. D'ailleurs en ce moment, c'est la bonne Ă©poque pour ramasser des pissenlits que je vous recommande pour vos salades !

Questions/RĂ©ponses :

Paul est ce que la Belle Vie privilégie les produits français dans son catalogue ?

Paul : Notre mĂ©tier est de fournir le catalogue le plus large possible pour les clients mais quand cela possible, nous essayons de privilĂ©gier les produits français ou issus de fermes urbaines. Une rubrique “Ferme & Locale” va bientĂŽt ĂȘtre lancĂ©e sur l’app.

Le site s’est-il retrouvĂ© surchargĂ©, a-t-il connu des ralentissements ? Qu’est ce qui a Ă©tĂ© mis en place ?

Paul : Nous sommes passĂ©s d’environ 500/600 livraisons Ă  plus de 2000 par jour. L’architecture du site est plutĂŽt bien faite et nous n’avons pas eu Ă  subir de ralentissements.

Pour la grande distribution est ce que le panier moyen en livraison est plus gros qu’en magasin ?

Alban : Non pas particuliĂšrement. MĂȘme si les rĂ©flexe des français aujourd’hui est de moins se rendre en magasin et de stocker plus. (+140% pour la farine par exemple, toujours plus Ă©levĂ©s pour les pĂątes). Nous essayons de continuer Ă  garantir un certains volume de rĂ©fĂ©rences disponibles. Nous avons d’ailleurs dĂ©veloppĂ© un algorithme de substitution pour proposer certains produits quand d’autres ne sont plus disponibles en ligne.

Est-ce la fin des supermarchés traditionnels ?

Paul : Il existe une certaines lassitude des français avec le modĂšle offline qui a plus de 30 ans, c’était dĂ©jĂ  le cas avant le confinement. Pourquoi faire la queue quand on peut ĂȘtre livrĂ© ? Certes nous leur grattons un peu de part de marchĂ© mais ils vont se rĂ©inventer et le but c’est que nous soyons complĂ©mentaires.

Le mot de la fin ?

Audrey : Merci Ă  tous pour cet Ă©change et surtout un merci Ă  Batch dont la plateforme nous permet d'ĂȘtre trĂšs performants en ce moment de garder le lien avc nos audiences grĂące aux notifications push. Notre but, c’est d’inspirer et rĂ©pondre aux problĂ©matiques des français Ă  "l’instant T" et aujourd’hui nous y arrivons grĂące Ă  vous.

Henri Garnier

Product Marketer @ Batch

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